On prend du retard par rapport à nos anticipations, c'est la faute de la pluie. Impossible d'avoir même une semaine sans pluie cet été. On fait avec.
Jour 2 on a perdu la plupart de la journée en attendant que la pluie s'arrête. Au total on n'aurait travaillé que 3 heures, dont une bonne partie rien que pour recouvrir le toit avec des bâches.
Mais bon, il faut dire que nous avons du bon goût pour nos bâches. La noire à gauche, c'est la marque Dior. Oui, sans blague. Et non, on ne l'a pas acheté. On appelle ça la bonne récup. Surtout pour sa très grande taille qui couvre bien en une seule pièce la moitié d'un côté du toit. La finition est aussi très bien car c'est lourd et pas plastifié (bien que c'est imperméable), donc il ne bouge pas trop, et il ne fait pas trop de bruit.
La bleue à droite est presque aussi grande mais elle fait énormément de bruit avec le vent.
On était aussi, il faut avouer, ralenti par le temps d'apprentissages. Nous avons eu pas mal de leçons dans ces deux derniers jours. Tout cela vous sera raconté....
Alors entre Jour 2 et Jour 3 (encore une journée tachetée avec de la pluie), nous avons pu avancer sur les préparations pour l'isolation. Il fallait poser des très grosses poutres en bas et sur le bord à droite. Ces poutres devraient être clouées avec des clous gigantesques. Premier leçon : les gros clous n'aiment pas les grosses poutres. Ca coince. Ca n'avance pas. Ca fait crier "merde !" beaucoup. Et puis quand ça n'avance plus, le pire est que ça ne se retire plus non plus. On trouve donc une jolie accumulation de gros clous à moitié enfoncés sur le toit qui ne servent d'ailleurs à rien du tout.
La solution : pré-percer les poutres. (Et une autre petite leçon, bien vérifier que la perceuse est configurée pour tourner dans le bon sens. Si ça semble impossible d'avancer avec la perceuse et ça fume beaucoup, regardez si vous n'est pas en mode "tourner vers le sens contraire".)
Et la deuxième solution : quand les gros clous ne répondent plus à rien, sciez-les et puis c'est tout, il faut avancer à un moment quand même.
Ensuite nous avons créé des cadres pour le faux-isolants. Ce n'est bien évidemment pas la peine d'isoler la partie du toit qui ne couvre pas la maison. Mais ce serait moche de ne pas le soulever pour être au même niveau que le toit qui est isolé. Donc pour économiser l'isolant nous construisons des cadres qui seront vides pour ces parties du toit. Cet étape s'est bien passé, avec une bonne collaboration en équipe entre nous deux, chacun nos tâches.
Ensuite, recouvrir le tout avec les bâches, clouer les bâches en place, se cacher dans la maison, car les averses arrivent de nouveau.
Plusieurs heures plus tard, enlever encore les bâches, se remettre au boulot. Notre but, vu le mauvais temps auquel on n'arrive pas à échapper, n'est plus de faire la totalité d'un côté par étapes mais de travailler par partie pour réussir à finir entièrement des parties du toit au fur et mesure, et ainsi protéger notre travail par les tuiles progressivement.

On s'est mis donc à attaquer la première rangée des plaques de bois pressé. On commence à droite car l'ordre de remettre les tuiles serait de bas à droite vers le haut à gauche. A quelques endroits notre toit a des poutres qui ne sont pas continues du haut au bas. Ceci fait une différence de largeur pour les plaques. On décide de couper les plaques horizontalement pour pouvoir bien respecter les deux largeures différents. Le joint horizontal n'aura pas le même emboitement que les autres (avec des bords préparés en usine) mais ces joints ne seront pas visibles de l'intérieur parce qu'ils se trouve au niveau du sol des futurs mezzanines. Un peu d'enduit ou même de mastic à bois pour les bien souder ensemble lors de l'étape de finition intérieur sera bien suffisant ici.
Et voilà enfin la première rangée complète, jusqu'au sommet ! Taper au sommet, en n'ayant que l’échelle du toit comme soutient, est assez impressionnant. Heureusement les deux cordes tenaient bien le baudrier pour rassurer contre les chutes.
Une fois cette rangée terminée, les plaques d'isolant arrivent ! Leçon suivante : il vaut mieux passer les plaques par l'intérieur plutôt qu'essayer de les monter sur le toit par l'extérieur en utilisant des cordes. Ces grosses plaques se heurtent contre les murs et en bas du toit, et la personne qui tire se met un peu en mauvaise position pour les guider autour des obstacles. Il faut admettre également que ces plaques peuvent devenir victimes d'un relâchement des sangles (histoire de vécu) et donc chuter huit mètres vers la terre.

Alors leçon suivante et étroitement liée : garder un grand passage sur le toit depuis l'intérieur, assez grand pour passer les matériaux. Pour nous cela voulait dire qu'il fallait enlever une des plaques de bois déjà posée. Dommage ! C'était franchement bien cloué en place....
Enfin du nouveau ouvert, il sert pour passer non seulement les plaques d'isolant mais aussi les grandes poutres qui viendront se poser sur l'isolant.
L'espace "grenier" (futurs mezzanines) se montre un très bon lieu de stockage des plaques d'isolant en attendant de pouvoir aller sur le toit.
Poser les plaques d'isolant est relativement très, très rapide, quoi qu'un peu délicat vu la hauteur et la pente. Sur cette surface dorevenant lisse avec les plaques de bois, sans appui pour les pieds et mains, on devient obligé encore une fois de faire confiance à l'échelle de toit (et les cordes et mousquetons). On pose les plaques en forme alternée comme des briques (ce qui impose donc la découpe en moitié d'une sur deux au début), et on les jointe ensemble avec du mastic acrylique pour étanchéifier.
Assez vite fait, nous trouvons enfin notre première rangée d'isolant ! Bravo à nous !
Pour les bien fixer en place, il suffit après de visser des poutres en bois à travers l'isolant, sur les poutres du toit, pour en faire "sandwich à l'isolant". Ayant bien compris notre leçon de tout à l'heure avec les clous, nous avons préparé ces poutres en les perçant à l'avance. Les trous sont percés exprès en biais pour plus de stabilité dans la poutre.
Pour trouver une poutre cachée par l'isolant, on marque la surface de l'isolant, en suivant la ligne de la poutre lors de la pose, avec un feutre violet. Toutefois même en suivant ces marques pourtant correspondant bien aux poutres juste en sous, nous ratons la poutre encore et encore. Nous n'avons pas encore trouvé de solution pour ce problème, si ce n'est pas que c'est tout simplement plus facile maintenant avec l'expérience de reconnaitre (par le bruit et la résistance) quand on entre bien dans la poutre ou pas.
Enfin, voilà la première rangée d'isolation complète, prête maintenant d'être couverte de lattes et des tuiles comme avant. Youpie et bravo à nous !
Mais pas trop le temps pour la fête : la pluie arrivent vite et il faut prendre une bonne demi-heure pour recouvrir notre chantier avec les bâches, cette fois-ci pour la (belle) nuit.