vendredi 10 août 2012

On s'isole, on s'isole !

Voilà Jour 4 de l'isolation. Ça devient un peu la routine, on s'habitue bien à notre chantier en hauteur, on se sent à l'aise, et du coup il faut penser à faire encore plus attention aux risques qui n'ont guère changé même si nos attitudes vers eux l'ont fait.

Aujourd'hui il faut avancer avec l'isolation vers la gauche. Pour cela, il faut bien fixer la poutre horizontale en bas. Mais hélas : impossible de clouer ces poutres ; les tas de tuiles gênent, aucune place pour les mains pour travailler avec le marteau. La seule solution, eh oui, déplacer toutes les tuiles (ou presque). Nicolas n'est pas content, vraiment pas. Depuis le toit il exprime ce qu'il pense de ça. Je pense que tout le quartier sait maintenant ce qu'il pense de ça. Enfin. Voilà, maintenant il n'y a qu'à les déplacer, c'est tout. J'engage l'aide de notre ainée. "Fini ton petit-déj ! Habille-toi en vêtements moches, baskets fermés, cheveux attachés, des gants de travail que tu trouveras dans le sous-sol, ton casque de vélo, retrouve-nous à l'entrée du toit !"

Elle se met donc en sous du toit où je lui passe, une par une, les tuiles. Elle les empile très bien en tas à l'intérieur de la maison, ainsi dégageant l'espace de travail pour Nicolas qui arrive, enfin, à taper avec son marteau. Voilà une bonne étape. Merci ma fille.

On ne déplace pas toutes les tuiles finalement parce que notre plan d'attaque est plutôt d'avancer au fur et mesure en totalité (comme décrit hier). Donc logiquement on aura le temps de dégager les tas de tuiles qui sont actuellement à gauche, en les plaçant définitivement sur le toit, à droite, avant de placer la poutre horizontale sur la partie gauche. (Tout le monde a bien suivi ?)

Alors ensuite, on place d'autres plaques d'isolant. L'isolant est assez solide pour servir d'appui quand on est sur la surface glissante du toit, donc on décide d'avancer de façon "escalier", avec une montée à la diagonale. Cette étape se passe assez vite, et c'est satisfaisant.

Au fur et mesure, on ajoute des plaques de bois quand c'est nécessaire pour notre "escalier" en isolant. Ainsi on arrive bientôt à couvrir la moitié du toit par le bois. Par sécurité on laisse toujours passer des cordes par au-dessus des plaques les plus hautes. (Il reste toujours une ouverture en haut au niveau du sommet, qui restera ouverte jusqu'à la fin.) Ces cordes se montrent très très utiles lors des étapes suivantes sur la surface très glissante des plaques.




Prochaine étape, l'étape certainement la plus pénible : visser les poutres sur les plaques d'isolant. Franchement c'est la partie la moins agréable de ce projet. Il reste toujours difficile d'aligner les visses avec les poutres en sous des plaques, malgré nos bons efforts de marquage. Aujourd'hui on essaie carrement de dessiner la forme des poutres sur les plaques de bois, et ensuite marquer par adhésif les plaques d'isolant en fonction de ces dessins. Mais on arrive quand même à rater la poutre avec les vis.










En hauteur, posé sur l'échelle du toit sur cette surface lisse sans aucun autre appui, ce n'est franchement pas drôle de devoir enlever ces visses monstreuses et d'essayer de les replacer correctement. Et il faut toujours une autre personne à l'intérieur pour crier "Oui, c'est bon !" ou "Non, tu l'as raté par 2 cm vers la gauche !"







Malgré ces soucis nous avons réussi quand même à visser plusieurs poutres avant d'arrêter pour la journée. Pour pouvoir bien faire notre travail demain, il va nous falloir l'échafaudage devant la maison (il est actuellement derrière la maison) pour pouvoir travailler "le faux-isolant" en bas du toit, la partie qui ne couvre pas la maison. Comme cette partie-là est à l’extrême bas-droite, c'est en effet le début de notre placement de tuiles. On va donc devoir commencer par là quand on fermera enfin le toit au fur et mesure de notre avancement par les tuiles.

Fin de journée donc en fonction préparation de déplacement de l'échafaudage. Ceci se traduit surtout en jardinage. Il faut abattre complètement plusieurs bambous (qui sont programmés pour la destruction de toute façon) ainsi qu'un gros bouquet de noisetiers (également programmé pour la destruction faute de sa proximité de la maison et le fait qu'on a plein de ce genre d'arbre déjà). Enfin jardinage terminé, on demonte l'étage supérieur de l'échafaudage ainsi que les supports sur les côtés. Le reste, normalement, se déplacera en le roulant, demain matin.

mardi 7 août 2012

Jour 3 sur le toit, enfin de l'isolation !

On prend du retard par rapport à nos anticipations, c'est la faute de la pluie. Impossible d'avoir même une semaine sans pluie cet été. On fait avec.

Jour 2 on a perdu la plupart de la journée en attendant que la pluie s'arrête. Au total on n'aurait travaillé que 3 heures, dont une bonne partie rien que pour recouvrir le toit avec des bâches.

Mais bon, il faut dire que nous avons du bon goût pour nos bâches. La noire à gauche, c'est la marque Dior. Oui, sans blague. Et non, on ne l'a pas acheté. On appelle ça la bonne récup. Surtout pour sa très grande taille qui couvre bien en une seule pièce la moitié d'un côté du toit. La finition est aussi très bien car c'est lourd et pas plastifié (bien que c'est imperméable), donc il ne bouge pas trop, et il ne fait pas trop de bruit.

La bleue à droite est presque aussi grande mais elle fait énormément de bruit avec le vent.

On était aussi, il faut avouer, ralenti par le temps d'apprentissages. Nous avons eu pas mal de leçons dans ces deux derniers jours. Tout cela vous sera raconté....

Alors entre Jour 2 et Jour 3 (encore une journée tachetée avec de la pluie), nous avons pu avancer sur les préparations pour l'isolation. Il fallait poser des très grosses poutres en bas et sur le bord à droite. Ces poutres devraient être clouées avec des clous gigantesques. Premier leçon : les gros clous n'aiment pas les grosses poutres. Ca coince. Ca n'avance pas. Ca fait crier "merde !" beaucoup. Et puis quand ça n'avance plus, le pire est que ça ne se retire plus non plus. On trouve donc une jolie accumulation de gros clous à moitié enfoncés sur le toit qui ne servent d'ailleurs à rien du tout.

La solution : pré-percer les poutres. (Et une autre petite leçon, bien vérifier que la perceuse est configurée pour tourner dans le bon sens. Si ça semble impossible d'avancer avec la perceuse et ça fume beaucoup, regardez si vous n'est pas en mode "tourner vers le sens contraire".)

Et la deuxième solution : quand les gros clous ne répondent plus à rien, sciez-les et puis c'est tout, il faut avancer à un moment quand même.







Ensuite nous avons créé des cadres pour le faux-isolants. Ce n'est bien évidemment pas la peine d'isoler la partie du toit qui ne couvre pas la maison. Mais ce serait moche de ne pas le soulever pour être au même niveau que le toit qui est isolé. Donc pour économiser l'isolant nous construisons des cadres qui seront vides pour ces parties du toit.  Cet étape s'est bien passé, avec une bonne collaboration en équipe entre nous deux, chacun nos tâches.

Ensuite, recouvrir le tout avec les bâches, clouer les bâches en place, se cacher dans la maison, car les averses arrivent de nouveau.

Plusieurs heures plus tard, enlever encore les bâches, se remettre au boulot. Notre but, vu le mauvais temps auquel on n'arrive pas à échapper, n'est plus de faire la totalité d'un côté par étapes mais de travailler par partie pour réussir à finir entièrement des parties du toit au fur et mesure, et ainsi protéger notre travail par les tuiles progressivement.

On s'est mis donc à attaquer la première rangée des plaques de bois pressé. On commence à droite car l'ordre de remettre les tuiles serait de bas à droite vers le haut à gauche. A quelques endroits notre toit a des poutres qui ne sont pas continues du haut au bas. Ceci fait une différence de largeur pour les plaques. On décide de couper les plaques horizontalement pour pouvoir bien respecter les deux largeures différents. Le joint horizontal n'aura pas le même emboitement que les autres (avec des bords préparés en usine) mais ces joints ne seront pas visibles de l'intérieur parce qu'ils se trouve au niveau du sol des futurs mezzanines. Un peu d'enduit ou même de mastic à bois pour les bien souder ensemble lors de l'étape de finition intérieur sera bien suffisant ici.

Et voilà enfin la première rangée complète, jusqu'au sommet ! Taper au sommet, en n'ayant que l’échelle du toit comme soutient, est assez impressionnant. Heureusement les deux cordes tenaient bien le baudrier pour rassurer contre les chutes.

Une fois cette rangée terminée, les plaques d'isolant arrivent ! Leçon suivante : il vaut mieux passer les plaques par l'intérieur plutôt qu'essayer de les monter sur le toit par l'extérieur en utilisant des cordes. Ces grosses plaques se heurtent contre les murs et en bas du toit, et la personne qui tire se met un peu en mauvaise position pour les guider autour des obstacles. Il faut admettre également que ces plaques peuvent devenir victimes d'un relâchement des sangles (histoire de vécu) et donc chuter huit mètres vers la terre.

Alors leçon suivante et étroitement liée : garder un grand passage sur le toit depuis l'intérieur, assez grand pour passer les matériaux. Pour nous cela voulait dire qu'il fallait enlever une des plaques de bois déjà posée. Dommage ! C'était franchement bien cloué en place....

Enfin du nouveau ouvert, il sert pour passer non seulement les plaques d'isolant mais aussi les grandes poutres qui viendront se poser sur l'isolant.

L'espace "grenier" (futurs mezzanines) se montre un très bon lieu de stockage des plaques d'isolant en attendant de pouvoir aller sur le toit.

Poser les plaques d'isolant est relativement très, très rapide, quoi qu'un peu délicat vu la hauteur et la pente. Sur cette surface dorevenant lisse avec les plaques de bois, sans appui pour les pieds et mains, on devient obligé encore une fois de faire confiance à l'échelle de toit (et les cordes et mousquetons). On pose les plaques en forme alternée comme des briques (ce qui impose donc la découpe en moitié d'une sur deux au début), et on les jointe ensemble avec du mastic acrylique pour étanchéifier.

Assez vite fait, nous trouvons enfin notre première rangée d'isolant ! Bravo à nous !

Pour les bien fixer en place, il suffit après de visser des poutres en bois à travers l'isolant, sur les poutres du toit, pour en faire "sandwich à l'isolant". Ayant bien compris notre leçon de tout à l'heure avec les clous, nous avons préparé ces poutres en les perçant à l'avance. Les trous sont percés exprès en biais pour plus de stabilité dans la poutre.

Pour trouver une poutre cachée par l'isolant, on marque la surface de l'isolant, en suivant la ligne de la poutre lors de la pose, avec un feutre violet. Toutefois même en suivant ces marques pourtant correspondant bien aux poutres juste en sous, nous ratons la poutre encore et encore. Nous n'avons pas encore trouvé de solution pour ce problème, si ce n'est pas que c'est tout simplement plus facile maintenant avec l'expérience de reconnaitre (par le bruit et la résistance) quand on entre bien dans la poutre ou pas.








Enfin, voilà la première rangée d'isolation complète, prête maintenant d'être couverte de lattes et des tuiles comme avant. Youpie et bravo à nous !














Mais pas trop le temps pour la fête : la pluie arrivent vite et il faut prendre une bonne demi-heure pour recouvrir notre chantier avec les bâches, cette fois-ci pour la (belle) nuit.






dimanche 5 août 2012

Au toit !

Pour profiter du beau temps (mouais) on a prévu comme projet ce mois-ci l'isolation du toit. Nous avons choisi d'isoler par l'extérieur par, euh, manque de place. Surtout ici :

Première étape : enlever les tuiles. Non, au fait, c'est le deuxième étape. La première étape, c'est bien sur, la sécurité ! Alors on s'attache avec des baudriers, mousquetons, sangles.... On protège la tête avec les casques. Protéger les yeux et même la bouche et nez de la poussière serait, nous l'avons vite compris, aussi une bonne idée.

J'avoue que notre expérience en escalade et accrobranche nous a été très très utile dans ce travail. La hauteur ne nous fait pas peur, et on a bien l'habitude des sangles, mousquetons et puis tout simplement les sensations, équilibres et bons placements des pieds et mains. Et on apprécie également l'importance extrêmement rassurante d'être toujours attaché deux fois !

Donc le deuxième étape : enlever les tuiles. Les tuiles ont un ordre. Si on suit l'ordre, les enlever est presque de la rigolade, tellement que ça va vite. L'ordre de nos tuiles est du haut à gauche vers le bas à droite. Mais pour commencer on ne se sentait pas encore prêt d'attaquer les grosses tuiles tout en haut. On a donc commencer un peu en bas pour nous échauffer, et ensuite nous avons recommencer avec la troisième rangée. Il suffit de soulever les tuiles au-dessus et à gauche qui les bloquent. Ce n'est pas facile mais dès que la première est partie les autres vont vite. Pour nous, le système était une personne qui enlève les tuiles, l'autre qui les prend et les empile intelligemment pour pouvoir les recycler après l'isolation. Nous avons constaté que la grande majorité des tuiles étaient en bon état (quoi que bien sales), et nous n'en avons cassé que quelques unes, au début.

Ensuite nous nous sommes retournés pour enlever les deux dernières rangées tout en haut ainsi que les grosses tuiles du pic. Ces dernières étaient scellées ensembles par le ciment. Marteau donc obligatoire pour casser le ciment, les tuiles se font souvent victimes du marteau malheureusement. Sur les 20 grosses tuiles du pic, nous n'avons réussi à épargner que 5. Heureusement cela ne coute que €1,50 la pièce chez Leroy Merlin. Une visite chez LM s'impose ce matin pour le ravitaillement en terre cuite.



Chez nous le plafond à l'étage se trouve à 1,50 m en sous du pic du toit. Cela nous a donc donné, une fois le toit ouvert, un "étage" en plus qui nous sert de base de sécurité pour travailler. Cela sert aussi pour stocker. Alors une fois arrivé à ce stade, nous nous séparons. Une personne travaille toujours sur les tuiles, en les stockant une par une provisoirement sur ce "sol" (en évitant, bien entendu, le plâtre entre les poutres, qui n'est pas du tout solide !), l'autre se met déjà à enlever les lattes qui servent à tenir les tuiles, en bas. Et on avance très, très vite. De temps en temps on collabore pour déplacer les tuiles sur le sol pour les stocker correctement sur les piles.

Comme chez nous notre toit a un côté mitoyen, ce côté-là bénéficie d'une petite surface plate, d'environ la largeur des tuiles, où on peut stocker ces dernières pendant les travaux. Ceci nous permet d'avancer particulièrement vite. Si on devrait descendre toutes les tuiles par terre on pourrait ajouter facilement quelques heures de travail. Pour l'autre côté on sera bien obligé, mais je pense qu'à partir du moment où on ouvre la partie "grenier" on va pouvoir certainement stocker des tuiles dedans, sur des planches posées sur les poutres. Toutefois il va falloir penser à les déplacer avant de fermer l'accès par les planches de bois et l'isolant !








Nous profitons également d'un accès sur le toit depuis un placard de stockage sous les pentes, sur le côté mitoyen.


De l'autre côté il n'existe pas de placard ; nous allons donc faire un trou dans le mur de la salle des bains pour profiter du même genre d'accès, que nous trouvons nous seulement plus pratique mais aussi plus en sécurité qu'un passage strictement par l'échafaudage.


                               avant                                      et                                     après









Ah oui en fait. C'est ça la première étape, l'installation de l'échafaudage. Car même si nous pouvons accéder par l'intérieur, il y a des matériaux (l'échelle du toit et l'isolant notamment) qui ne le peuvent pas. Et puis l'échafaudage est quand même un outil de sécurité, et il a servi également de premier accès avant de pouvoir passer par l'intérieur (car il fallait d'abord enlever les tuiles !). Il servira aussi pour notre dernière sortie, une fois que toutes les tuiles seront enfin placées.

Alors, prochaine étape (j'en suis où ? quatrième il me semble), c'est enlever les liteaux. La plupart de lattes sont, au contraire des tuiles, en mauvais état. Il faut prévoir de remplacer plus que la moitié. La bonne nouvelle est qu'elles se montrent relativement facile à enlever.


Cinquième étape, qui commence alors que le quatrième n'est pas terminé (travaux en parallèle tout à fait possible), c'est enfin d'embarquer sur le neuf ! Youpi ! On ajoute donc des planches de bois pressé directement sur les poutres, en faisant attention d'avoir les longueurs aux intervalles des poutres pour cacher les joints verticales derrière les poutres, sachant que ces planches de bois seront apparentes depuis l'intérieur de la chambre. (Le fameux placard disparaîtra.)

C'est un travail proscrit aux acrophobes, mais c'est aussi peu recommandé aux arachnophobes. Ceci dit je suis tout à fait arachnophobe, même assez extrémiste. Toutefois, avec mes gants je et mon casque je me sens plus en sécurité, et tout compte fait je suis capable de reconnaitre que la chute serait plus mortelle qu'une araignée, et j'ai donc intérêt de me concentrer sur mon travail et de ne pas me soucier des huit-pattes. J'évite les toiles quand je peux, et je préfère travailler de l'extérieur (où il y a moins de toiles) qu'avec mes pieds sur le plancher à l'intérieur dans le grenier. Mais je note quand même que cette expérience est une thérapie énorme pour mon arachnophobie, et je suis satisfaite du progrès que je réalise.

Toutefois, il ne faut pas espérer des miracles dès le premier jour. Quand j'enlève une tuile et je trouve celle-là cachée en sous, avec ses six centimètres de diamètre, je suis prête à clôturer la journée.


 
En fin de cette première journée, on constate que l'isolation du toit par l'extérieur, c'est un travail amusant mais franchement salissant !